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Vers cinq heures de l’après-midi, la Pointe-des-Monts fut doublée. Le temps était clair ; l’équipage apercevait les deux rives du fleuve. Le capitaine fit alors route pour passer au sud de l’Île d’Anticosti.

À huit heures, le Swordfish était en pleine tempête. La tourmente sévissait avec fureur. Deux voiles furent emportées.

En même temps, il faisait un froid hyperboréen. La timonerie se couvrait de glace. Bientôt il fut impossible de tourner la roue du gouvernail.

Les vagues en furie se dépliaient sur le couronnement. Impossible de diriger le bâtiment dans sa course. On ferla les voiles et mit le cap vers terre, mais dans le dessein de virer de bord, à quatre heures du matin.

Il était à peu près minuit, lorsque la fureur de la tempête sembla redoubler. La neige poussée par le vent le plus violent fouettait la figure des marins et