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tout faisait présager un prompt et heureux voyage. Les marins du Swordfish, habitués depuis longtemps à voir sans crainte la furie des flots, et à entendre sans frayeur le mugissement de la tempête, étaient loin de penser alors au malheur qui les attendait.

Le 28, à dix heures du matin, le pilote fut débarqué à la Pointe-au-Père.

Une grande brise qui s’était levée un peu auparavant souffla jusqu’à onze heures du soir. À une heure après minuit le calme existait.

Mais la tranquillité de la mer ne dura pas longtemps. Le vent de l’est se levant, bientôt après la neige commença à tomber en gros flocons.

Le capitaine ne tarda pas à ordonner une nouvelle manœuvre. Les voiles de haut furent amenées et fortement amarrées : le vaisseau était mis en cape.

À six heures du matin, le 29, les matelots larguèrent le cordage des ris. Le vent du travers avait cessé de souffler, et la neige, de tomber. Il ventait du nord-ouest.