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Le lendemain matin, 2 décembre, le vent n’avait pas moins d’impétuosité que la veille. La neige était soulevée en immenses tourbillons, et s’amoncelait par bancs élevés. Le froid vif et piquant se faisait cruellement sentir chez les hommes que le malheur avait rassemblés au pied du Gros-Mâle.

Quatre des habitants de ces parages restèrent auprès des naufragés, tandis que les autres retournèrent dans leur village.

Le second avait eu la bonne pensée d’envoyer quelqu’un au Mont-Louis pour informer le missionnaire de cet endroit de l’événement qui venait d’arriver. M. l’abbé David Roussel — tel était le nom du prêtre, — aussitôt après avoir appris la triste nouvelle, se mit à la recherche de logements pour héberger les marins du Swordfish. Les familles à qui il s’adressa répondirent avec empressement à sa demande. Cette démarche accomplie, le ministre du Seigneur dirigea ses pas