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À l’exception de deux, tous partirent aussitôt et se dirigèrent vers le Swordfish. Rendus vis-à-vis, ils trouvèrent les deux matelots anglais assis sur une roche. Comme Laprise, ils avaient perdu toute espérance. Aussi ne manquèrent-ils pas de montrer leur étonnement et leur satisfaction.

En ce moment, le reflux arrivait à son terme et le vaisseau était presque à sec. On parvint à bord sans peine.

Un spectacle navrant s’offrit aux regards de ceux qui pénétrèrent dans la cabine d’arrière. La femme de Laprise vivait encore, mais l’agonie était déjà commencée. Quelques lambeaux de vêtements couvraient à peine les membres de la malheureuse.

La partie supérieure de son corps était renversée en arrière, tandis que les jambes, dans une position verticale, se trouvaient engagées entre les débris du tillac effondré. Un fidèle caniche se blottissait sur la poitrine de sa maîtresse et poussait des hurlements effroyables.