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M. Berl écrit : « Elle inculque peu à peu au pays l’idée que les idées ne comptent pas, que seuls comptent les faits et les personnes. Elle voudrait une opinion fabriquée en série. » Le directeur d’un grand journal d’informations reprenait vivement un interlocuteur qui lui parlait de ses journalistes : « Je n’ai que des employés ! » L’opinion en série, les employés, ce que le Canard appelle le « journalisme (sic) », si chaque ordre d’idées a ses parties honteuses, voilà celles de l’industrialisme et du néo-opportunisme.

Mais enfin le journal n’est pas tout, la liberté de la presse subsiste pour qui ne tient à être lu que de quelques-uns, et il y a encore un plan où les intérêts ne se justifient que par l’idée qu’ils représentent.

LA CRISE DE L’HÉRITAGE

Or l’idée qui justifie politiquement les intérêts particuliers ne peut être que celle de l’intérêt général, non seulement de l’intérêt général actuel, coupe faite par la géné-