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internationale par l’esprit des Internationales, d’une renonciation à cette souveraineté nationale qui commande le Veto. Le socialisme bénéficie, par position, de sa force habituelle, spontanée, anticonservatrice et révolutionnaire, contre l’éternel ennemi, si justement discerné et nommé par M. Bainville. À Jules Lemaître, qui le raillait, Sarcey répondait un jour : « Allez, toujours ! Quand je ne serai plus là, ce sera vous la vieille bête. » J’imagine, sur le quai Wilson, un vieil ambassadeur de François-Joseph, élève de M. de Metternich, admirant en M. Paul-Boncour le physique des grands conventionnels, et qui lui dit : « Avouez que c’est bien au tour de la République Française d’être madame Veto ! » Tellement son tour que même un ministre socialiste se dépouillera de ce rôle plus difficilement qu’il ne le croyait.

3o Et surtout il y a ceci. Le parti socialiste n’est pas seulement le Parti. Un autre titre lui vaut autant de lustre que cette majuscule et cet absolu : il est la section française de l’Internationale ouvrière. Évidemment on peut voir en Europe et en