maturité des ans, et que l’historien, qui apprend continuellement, est moins affaibli qu’enrichi par l’âge, on ne s’étonnera pas que l’histoire du Second Empire, représentée encore en partie par les historiens de l’époque précédente, n’ait nullement marqué une réaction à l’égard de la génération ancienne. On chercherait en vain une telle réaction chez les deux grands écrivains qui ont bâti une partie de leur œuvre sur le terrain historique, Renan et Taine. Renan est un historien artiste comme Michelet. Autant Taine philosophe rejette et déclasse Cousin, autant il se déclare admirateur et disciple de Guizot, dont il continue dans les Origines l’histoire anti-révolutionnaire, conservatrice, libérale aussi, de type anglophile et oratoire, en outre. La production des Histoires de France à la Michelet, écrites superficiellement par un seul homme, des temps les plus reculés jusqu’à nos jours, se continue avec Dareste et le populaire Henri Martin. Guizot lui-même réalise, dans les loisirs de sa retraite politique, une de ses vieilles idées en écrivant une grande Histoire de France racontée à mes petits-enfants, et aussi une Histoire d’Angleterre, destinée au même public, fort dignes d’estime et de lecture, dans les limites de leur titre.
Ces réserves faites, il va sans dire que, dans des disciplines aussi florissantes que celles de l’histoire, une génération apporte toujours quelque chose de nouveau, et que celle de 1850 ne fait pas exception.
dans l’Histoire.