démies, plus de Salons, plus de « Société ». Au principe de la Littérature d’une époque, d’une génération, il y a ordinairement chez un ou deux milliers de jeunes gens l’idée de se créer une vie intéressante en « faisant de la littérature » et chez cent mille personnes l’idée qu’il est intéressant, agréable, ou important qu’on « fasse de la littérature ». Cette idée s’oublie alors ou s’obscurcit, pendant quelques années. La génération qui a vécu cet oubli et cet obscurcissement en reste marquée et frappée.
Réussir dans la République des Lettres, c’était plaire aux honnêtes gens, comme réussir dans la République c’est plaire aux électeurs. Chateaubriand n’avait pas d’autre but quand, jeune officier, il écrivait pour l’Almanach des Muses. Et ce que c’était que plaire aux honnêtes gens, Germaine Necker l’avait appris sur son petit tabouret, dans le salon de sa mère. Si la Révolution a comporté des gens honnêtes, elle n’en détruit ou n’en disperse pas moins les honnêtes gens. Quel public, ou plutôt quels publics, pour cette génération, remplaceront celui-là ? Trois sont possibles et tous trois feront leurs parties dans une révolution littéraire.
2° Mais si le public des honnêtes gens n’est plus à Paris, il peut se reformer ailleurs, et la littérature l’y accompagner. L’événement littéraire essentiel, pour cette génération, c’est