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ADVERTISSEMENT AV LECTEUR

PAR M. DE LA PORTE.


Je ne doute point, Lecteur, que la description de ceste presente histoire ne te mette aucunemêt en admiration, tant pour la varieté des choses qui te sont à l’œil demôstrées, que pour plusieurs autres de prime face te semblerôt plustost monstrueuses que naturelles. Mais apres auoir meuremêt côsideré les grâs effects de nostre mere Nature, ie croy fermement que telle opinion n’aura plus de lieu en ton esprit. Il te plaira semblablemêt ne t’esbahir de ce que tu trouueras la description de plusieurs arbres, côme des palmiers, bestes, et oyseaux, estre totalement contraire a celle de noz modernes obseruateurs, lesquels tant pour n’auoir veu les lieux, que pour le peu d’experience et doctrine qu’ils ont, n’y peuuent adiouster foy. Te suppliant auoir recours aux gens du païs qui demeurât par deçà, ou à ceux qui ont fait ce voyage, lesquels te pourront asseurer de la verité. D’auâtage s’il y a quelques dictions Francoises qui te semblent rudes ou mal accômodées, tu en accuseras la fiebure, et la mort. La fiebure, laquelle a tellemêt detenu l’Autheur depuis son retour,