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riffe, dont nous auons parlé : où il y a abondance de pastel, de sucre, et de vin quelque peu. Il ne s’y trouue aucune beste rauissante, oy bien quelques cheures sauuages, et plusieurs oyseaux par les boc, cages. Cap de Fine terre. De la hauteur de ces isles fut questiô de passer outre, iusques au cap de Fine terre, sur la coste d’Espagne, où abordames, toutefois bien tard, pour recouurer viures, dont nous auions grande indigence, pour filer et deduire chemin, iusques en Bretagne, contrée de l’obeissance de France.

Epilogue de l’auteur. Voilà, Messieurs, le discours de mon loingtain voyage au Ponent, lequel i’ay descrit, pour n’estre veu inutile et pour neant auoir executé telle entreprise, le plus sommairement qu’il m’a esté possible, non parauenture si eloquemment que meritent noz aureilles tât delicates, et iugement si exquis. Et si Dieu ne m’a fait ceste grace de consumer ma ieunesse es bonnes lettres, et y acquerir autant de perfection que plusieurs autres, ains plus tost à la nauigation, ie vous supplieray affectueusement m’excuser. Cependant si vous plut agreablement receuoir ce mien escript tumultuairement comprins et labouré par les tempestes, et autres incommoditez d’eau et de terre, vous me donnerez courage, estât seiourné et à repos par deça, apres auoir reconcilié mes esprits, qui sont comme espandus ça et là, Cartes de l’auteur côtenans la situation et distâce des lieux. d’escrire plus amplement de la situation et distance des lieux, que i’ay obseruez oculairement, tant en Leuant, Midy, que Ponent : lesquelles i’espere vous monstrer à l’œil, et representer par vives figures, outre les cartes modernes, que i’oseray dire, sans offenser l’honneur de personne, manquer en plusieurs