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ains le passent par le feu, tant qu’il est reduit en cendres. D’auantage ces femmes auançant pour combatre, jettent horribles et merueilleux cris, pour espouuenter leurs ennemis. Origine des Amazones Ameriques incertaine. De l’origine des Amazones en ce païs n’est facile d’en escrire au certain. Aucuns tiennent, qu’apres la guerre de Troie, où elles allerent (comme desia nous auons dit) soubs Pentesilée, elles s’escarterêt ainsi de tous costez. Les autres, qu’elles estoyent venues de certains lieux de la Grece en Afrique, d’où un Roy, assez cruel les rechassa. Nous en auons plusieurs histoires, ensemble de leurs prouesses au fait de la guerre, et de quelques autres femmes, que ie laisseray pour continuer nostre principal propos : comme assez nous demonstrent les histoires anciennes, tant Grecques, que Latines. Vray est, que plusieurs auteurs n’en ont descript quasi que par une maniere d’acquit. Arrivée des Espagnols en la côtrée des Amazones et comme ils furêt receuz. Nous auons commence à dire, côme nos pelerins n’auoyent seiourné que bien peu, pour se reposer seulement et pour chasser quelques viures : pour ce que ces femmes[1] comme tout estonnées de les voir en cest equipage, qui leur estoit fort estrange, s’assemblent incontinêt de dix à

  1. Quelque peu vraisemblable que ce fait paraisse, il paraît néanmoins résulter de la sérieuse enquête à laquelle Humboldt s’est livré, que les Espagnols rencontrèrent réellement sur les bords du grand fleuve des femmes armées de flèches qui, en diverses occasions, leur opposèrent une vive résistance, et les indigènes parlaient de peuplades uniquement composées de femmes, qui, à certaines époques seulement, entraient en communication momentanée avec les hommes des tribus avoisinantes. Cf. Humboldt. Voyages aux régions équinoxiales. viii, 18.