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decouuert de païs incôgneuz et non au parauant decouuerts. Or l’an mil cinq cens un, Emanuel Roy de Portugal enuoya auec trois grâds vaisseaux en la basse Amerique pour recercher le destroit de Fume et Dariéne, à fin de pouuoir passer plus aisément aux Moluques, sans aller au détroit de Magellan[1], et nauigeans de ce costé, feirent decouuerte de ce beau promontoire : où ayans mis pié en terre, trouuerent le lieu si beau et temperé, combien qu’il ne soit qu’à trois cens quarante degrez de longitude, minute o, et huyt de latitude, minute o, qu’ils s’y arresterêt et depuis sont allez autres Portugais auec nombre de vaisseaux et de gens. Castelmarin. Fernambon. Et par succession de temps, après auoir pratiqué les Sauuages du pais, feirent un fort nommé Castelmarin : et encore depuis un autre assez près de là, nommé Fernambon[2], traffiquans là les uns auecques les autres. Les Portugais se chargent de cotton[3], peaux de sauuagines, espiceries, et entre

    Pinzon : Avezac. Considérations géographiques sur l’histoire du Brésil. Americ Vespuce. — Varnhagen. Examen de quelques points de l’histoire du Brésil. — Vespuce et son premier voyage. — Silva. L’Oyapoc et l’Amazone, avec une bibliographie très complète de la matière.

  1. Thevet oublie qu’en 1501 le détroit de Magellan n’était pas encore découvert. Il ne le sera qu’en 1520. La flotte d’Alvarès Cabrai, dont il est ici question, avait justement pour mission de chercher un passage rapide vers les Indes.
  2. Paranambuco, le vrai nom de Fernambouco, est formé du mot Tupi parana la grande eau, et du Portugais bouco, embouchure. Duarte Coelho Pereira passe pour avoir été le fondateur de cette ville.
  3. Sur les articles d’exportation du Brésil au XVIe siècle, voir. P. Gaffarel. Le Brésil Français. P. 75.