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CHAPITRE XLVII.

La manière de trafiquer entre ce peuple. D’un oyseau nommé Toucan, et de l’espicerie du païs.


Combien qu’en l’Amérique y ait diuersité de peuples Sauuages, néantmoins mais de diuerses lignes et factions, coustumiers de faire guerre les uns contre les autres : Trafique des Sauuages. toutefois ils ne laissent de traffiquer tât entre eux qu’auec les estrangers (spécialement ceux qui sont près de la mer) de telles choses que porte le païs. La plus grande trafique est de plumes d’austruches, garnitures despées faictes de pennaches, et autres plumages fort exquis. Ce que l’on apporte[1] de cent ou six vingts lieues, plus ou

  1. Les principaux articles d’exportation Brésilienne étaient en effet les plumes, le coton, les animaux et surtout les bois précieux. Quant aux articles d’importation c’étaient des pièces de toiles et de draps, de la quincaillerie, de la verroterie, des peignes et des miroirs. Hans Staden (P. 110) les énumère avec soin : « Les sauvages dit-il, ajoutaient que les Français venaient tous les ans dans cet endroit, et leur donnaient des couteaux, des haches, des miroirs, des peignes et des ciseaux. » « On leur donnait, lisons-nous dans Ramusio (T. iii. P. 355.) des bêches des couteaux et autres ferrailles, car ils estiment plus un clou