Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/308

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moyenne citrouille, fait tout autour côme une pomme Fol. 90. de pin, ainsi que pouvez voir par la présente figure. Ce fruit deuient iaune en maturité, lequel est merueilleusement excellent, tant pour sa douceur que saueur, autant amoureuse que fin sucre, et plus. Il n’est possible d’en aporter par deça, sinon en confiture, car estant meur il ne se peut longuement garder. D’auantage il ne porte aucune graine : parquoy il se plante par certains petits reiets, comme vous diriez les greffes de ce païs à enter. Ainsi auât qu’estre meur il est si rude à manger, qu’il vous escorche la bouche. La fueille de cest arbrisseau, quâd il croist, est semblable à celle d’un large ionc. Ie ne veux oblier côme par singularité entre les maladies d’une indisposition merueilleuse, que leur causent certains petis vers qui leur entrêt es pieds, appellez en leur langue Tom[1], lesquels ne sont gueres plus gros que cirons : et croirais qu’ils s’engendrent et concréent dedans ces mesmes parties, car il y en a aucunesfois telle

    qu’il n’y a confitures de ce pays qui les surpassent. » GANDAVO (Santa Cru\. P. 57.J en fait aussi le plus grand cas : « Il n’y a pas de fruit dans notre patrie qui puisse lui être comparé. »

  1. Léry. § xi. U. Schmiedel. Ouv. cit. P. 220. — Hans Staden. (P. 311,). « Les Sauvages nomment attun une espèce d’insecte plus petit qu’une puce, que la malpropreté engendre dans les cabanes. Ces insectes entrent dans les pieds, produisent une légère démangeaison et s’établissent dans les chairs presque sans qu’on les sente. Si l’on n’y fait pas attention, ils y produisent un paquet d’œufs de la grosseur d’un pois. » Cf. Biard. Voyage au Brésil. (Tour du Monde. n° 81) Gomara. Hist. gen. de las Indias. P. 37. — Thevet. Cosm. univ. P. 935.