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ils boiuent auec aussi bon et meilleur succés, que de nostre gaiac : aussi sont plus aisez à guerir que les autres, à mon aduis pour leur temperature et com plection, qui n’est corrompue de crapules, comme les nostres par deça. Voila ce qui m’a semblé dire à propos en cest endroit : et qui voudra faire quelque difficulté de croire à mes parolles, qu’il demande l’opinion des plus sçauans medecins sur l’origine et cause de ceste maladie, et quelles parties internes sont tost offensées, où elle se nourrit : car i’en vois auiourd’huy plusieurs contradictios assez friuoles, (nô entre les doctes) et s’en treuue bien peu, ce me semble, qui touchent au point, principalement de ceux qui entreprennent de la guerir : entre lesquels se trouuent quelques femmes, et quelques hommes autant ignorans, qui est cause de grands inconueniens aux pauures patiens, car au lieu de les guerir, ils les precipitent au goufre, et abysme de toute affliction. Saunages affligez de ophthalmies, et d’où elles procedêt. Il y a quelques autres ophthalmies (desquelles nous auons desia parlé) qui viennent d’une abondance de fumée, comme ils font le feu en plusieurs parts et endroits de leurs cases et logettes qui sont grandes pour ce qu’ils s’assemblent un grand nombre pour leur hebergemêt. Nô tout mal des ieux est ophthalmie.Ie sçay bien que toute ophthalmie ne viêt pas de ceste fumée, mais quoy qu’il en soit,

    et assez plaisant à manger, principalement quand elle vient fraischement de dessus l’arbre est une espèce de gaiat. » Thevet. Cosm. univ. P. 935. « Le Hiuourahé est fort hault et grand, ayant l’escorce argentine, et par dedans tirant sur le rouge : son goust est comme salé, ainsi que celuy du reglisse, la souche grosse, et les feuilles semblables à celles du tremble. »