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Fraye origine combiê veritablement elle luxurie en la France, mais de la veroh. n0n moins autre part : et l’ont prise premierement à un voyage à Naples, où l’auoyent portée quelques Espagnols de ces isles occidentales : car parauant qu’elles fussent decouuertes et subiettes à l’Espagnol, n’en fut onc mention, non seulement par deça mais aussi ne en la Grece, ne autre partie de l’Asie et Afrique. Et me souuient auoir ouy reciter ce propos quelquefois à defunct monsieur Syluius, medecin des plus doctes de nostre têps. Pourtant seroit à mon iugement mieux seant et plus raisonnable l’appeler mal Espagnol, ayant de là son origine, pour l’égard du païs de deça, qu’autremêt : Verole pourquoy ainsi nommée en François. car en Frâçois est appellée verole pour ce que le plus souuent, selon le ainsi nommée temps et les côplexions, elle se manifeste au dehors en a la peau par pustules, que l’on appelle veroles. Retournons au mal de noz Sauuages, et aux remedes dôt ils usent. Or ce mal prend les personnes tant Sauuages, côme Chrestiens par delà de contagion ou attouchemêt, ne plus ne moins que la verole par deça : aussi a il mesmes symptomes et iusques là si dâgereux, que s’il est envieilli, il est malaisé de le guerir, mesme quelquefois les afflige iusques à la mort. Quant aux Chrestiens habitans en l’Amerique s’ils se frottent aux femmes, ils n’euaderont iamais qu’ils ne tombent en cest inconuenient, beaucoup plus tost que ceux du païs. Curatiô de ceste maladie. Pour la curation, ensemble pour quelque alteration, qui bien souuent accompagne ce mal, Hiourahé, arbre. ils font certaine decoction de l’escorce arbre.’d’un arbre nômé en leur làgue Hiuourahé[1], de laquelle

  1. Léry. § xiii. « Hiuouaré, ayant l’escorce de demi doigt d’espais