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belle collection d’oiseaux, d’insectes, de plantes, d’armes et d’ustensiles, dont il se promettait bien de faire l’ornement de son cabinet, quand il retournerait en France. Cette occupation paraît l’avoir absorbé, car il ne semble pas avoir joué un rôle actif lors des premiers jours de notre occupation. Uniquement adonné à la contemplation des Singularités de la nouvelle France, il ne se mêlait pas aux discussions qui commençaient déjà et allaient bientôt entraîner la ruine de la colonie ; mais, poussé par une insatiable curiosité, il faisait partie de toutes les reconnaissances opérées dans l’intérieur du pays, ramassant ce qu’il rencontrait, interrogeant les indigènes, non seulement sur les productions du sol, mais aussi sur leurs mœurs, leur langue et leurs traditions. Il n’hésitait pas à s’aventurer fort loin dans le pays. C’est ainsi qu’il accompagna quelques matelots envoyés à la découverte par Villegaignon dans la direction de la Plata. Ce fut même dans cette expédition qu’il faillit devenir la victime des Patagons. Il était malade et attendait sur la grève le retour de ses compagnons, quand il fut assailli par les sauvages qui le dépouillèrent de ses vêtements et se disposaient à l’enterrer vivant dans le sable du rivage. Par bonheur survint un Écossais, qui l’arracha aux mains des sauvages et le transporta à bord.