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séjours. A. de Baïf ne nous a-t-il pas appris qu’il demeura deux mois à Chio, deux ans à Constantinople, neuf mois à Jérusalem et trois à Chypre ?

À peine de retour en France, une magnifique occasion lui fut présentée de satisfaire encore sa curiosité en visitant le nouveau monde. Villegaignon se disposait en effet à partir pour le Brésil, et faisait appel à tous les volontaires. Lors de son séjour à Malte, Thevet avait entendu parler de ce remuant personnage, qui passait pour un des plus braves chevaliers de la milice chrétienne. On lui avait vanté son courage, son intelligence et son activité. Le cardinal Charles de Lorraine, le neveu de son premier protecteur, était un des plus chauds partisans de Villegaignon. Il crut lui rendre service, et en même temps faire plaisir à Thevet en le lui donnant comme aumônier. L’un et l’autre acceptèrent avec empressement cette proposition, qui leur convenait à tous deux, et c’est ainsi que Thevet monta sur la petite flotte qui conduisait au Brésil nos nouveaux colons.

Le spectacle grandiose qui se déroulait à ses yeux frappa Thevet d’admiration. Il ne se lassait pas de contempler l’Océan et ses merveilles encore inconnues. Les forêts vierges du Brésil, ses animaux et ses tribus barbares achevèrent de l’émerveiller. Il se mit à ramasser fiévreusement des notes, et commença une