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La lune par neuf tours emplie,
Vins à Tripoli de Surie
Voir le mont du cedreux Liban :
De là dans Cypre tu prins terre.
Et bien que la peste y fit guerre
Y seiournas le quart d’un an.

De là redesirant la France
Le cher pays de ta naissance,
T’en vins par Malte nous revoir
Et des lors tu mis en lumiere
Aux tiens celle course premiere
N’estant chiche de ton sçauoir.


On ne sait à quelle époque Thevet avait quitté la France pour visiter l’Orient. Mais, comme nous lisons dans sa Cosmographie universelle[1] que ses « lointaines nauigations furent continuées dix-sept ans ou enuiron », et comme, d’un autre côté, nous savons qu’il était revenu en 1554, puisque c’est en 1554 que parut à Lyon, chez Jean de Tournes et Guillaume Gazeau, la première édition de sa Cosmographie du Levant (petit in-4o), n’avons-nous pas le droit de conclure qu’il commença ses voyages dix-sept ans auparavant, c’est-à-dire en 1537 ? Cette absence paraîtra peut-être un peu longue : mais Thevet ne se contentait pas de passer d’un lieu à un autre. Il faisait parfois de longs

  1. Thevet. Cosmographie universelle. Préface.