CHAPITRE XXV.
N’ayans meilleure commodité de seiourner au cap de Frie, pour les raisons susdites, il fut question de quitter la place, faisans voile autre part, au grand regret des gens du païs, lesquels esperoyêt de nous plus long seiour et alliance, suyuant la promesse que sur ce à nostre arriuêe leur en auions faite : Ganabara, ainsi dicte pour la similitude du lac. pourtant nauigasmes l’espace de quatre iours, iusque au dixiesme, que trouuasmes ceste grande riuiere nommée Ganabara de ceux du païs, pour la similitude qu’elle a au lac, ou Ianaire, par ceux qui ont fait la premiere decouuerte de ce païs, distante de là ou nous estions partis, de trente lieues ou enuiron. Et nous retarda par le chemin le vent, que nous eusmes assés contraire. Ayâs donc passé plusieurs petites isles[1], sur ceste coste de mer, et le destroit de nostre riuiere, large comme d’un trait d’ar-
- ↑ Ces petites îles, à l’entrée de la baie de Rio de Janeiro, se nomment Razo, Redondo, Comprida, Palmas, Cagada, Tucinha, Payet et Taipu.