Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutesfois du pôle Antarctique. Les mariniers qui nauigèt par delà les appellent chariotz. Aucuns d’iceux estiment qu’entre ces estoilles est celle du Su, laquelle est fixe et immobile, côme celle du Nort, que nous appelons Ourse mineur, estoit cachée auant que fussions soubs l’Equateur, et plusieurs autres qui ne se voyent par deçà au Septentrion.




CHAPITRE XXII.

Du promontoire de Bonne Espérance & de plusieurs singularités obseruées en iceluy, ensemble nostre arriuée aux Indes Amériques, ou France Antarctique.


Inde Méridionale. Apres auoir passé la ligne Equinoctiale, et les isles Saint Homer, suyuans ceste coste d’Ethiopie, que Ion appelle Inde meri-

    Rouge. Les planisphères arabes l’indiquent toutes. Dès le XIVe siècle, les Vénitiens et les Génois, qui s’étaient avancés dans l’Atlantique, en avaient connaissance. Dante enfin l’avait célébrée (Purgatoire, I. 22) : « Portant ma pensée sur l’autre pôle qui était à ma droite, j’aperçus quatre étoiles qui ne furent jamais vues que de la race première. On eût dit que le ciel se plaisait à leur rayonnement. O Septentrion, région vraiment veuve, puisqu’il t’est refusé de les contempler. »