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CHAPITRE XXI.

D’une isle nommée l’Ascention.


Sans élonger de nostre propos, huict degrez de là nostre ligne le vingt sixiesme du mois d’octobre trouuasmes une isle non habitée, laquelle de prime face voulions nommer isle des oyseaux, pour la grande multitude d’oyseaux, qui sont en ceste dicte isle : mais recherchans en nos cartes marines, la trouuasme auoir esté quelque temps auparauant découuerte par les Portugais, et nommée isle de l’Ascension[1] pour ce que ce iour la y estoyent abordez. Isle de l’Ascensio; pourquoy ainsi nommée Voyans donc ces oyseaux de loing voltiger sur la mer, nous donna coniecture, que là près auoit quelque isle. Et approchans tousiours veimes si grand nombre d’oyseaux[2] de diuerses sortes et plumages,

  1. Cette île fut découverte en 1501 par le Portugais Jean de Nova. Cependant on trouve déjà sur la Mappemonde exécutée en 1500 par Juan de la Cosa, pilote de Colomb, une île dont la position paraît correspondre à celle de l’Ascension.
  2. Les oiseaux sont encore fort nombreux à l’Ascension. Frégates, fous, paille-en-queue aux longues plumes caudales, hirondelles, pétrels, albatros noirs à poitrine blanche semblent s’y être donné rendez-vous. Dans la saison de la ponte, l’hirondelle des tropiques dépose sur les plaines et les hauteurs un