ceux qui ont là nauigué, et fait la decouerte : et ce et pourquoy pour la multitude d’arbres et arbrisseaux, qui y verainsi dit. doyent la plus grand partie de l’année : tout ainsi que lon appelle le promontoire ou cap Blanc, pour ce qu’il est plein de sablons blancs comme neige, sans apparence aucune d’herbes ou arbres, distant des isles Canaries de 70 lieues, D’Argin goufre. et là se trouue un goufre de mer, appellé par les gens du païs Dargin[1] du nô d’une petite isle prochaine de terre ferme, ou cap de Palme, pour l’abondance des palmiers. Promôtoire d’Ethiopie. Ptolemée a nommé ce cap Verd, le promontoire d’Ethiopie, dont il a eu cognoissance sans passer outre. Estendue grâde de l’Ethiopie. Ce que de ma part i’estimeroye estre bien dit, car ce païs contient une grande estendue : de maniere que plusieurs ont voulu dire, que Ethiopie est diuisée en l’Asie et en l’Afrique. Entre lesquels Gemma Phrise dit que les monts Ethiopiques occupants la plus gràde partie de l’Afrique, vont iusques aux riues de l’Ocean occidental, vers midy, iusques au fleuue Nigritis. Ce cap est fort beau et grand, entrant bien auant dedàs la mer, situé sur deux belles montagnes[2]. Tout ce païs est
- ↑ C’est le banc d’Arguin, auquel le naufrage de la Méduse donna une si triste célébrité. Il limite du côté du large une immense baie située entre les caps Blanc et Mirick.
- ↑ Les « deux belles montagnes » dont parle Thevet sont deux monticules nommés les Mamelles.
de la côte Africaine, depuis le cap Blanc qui soit signalé à l’attention des navigateurs par sa végétation puissante. Ses pentes sont tapissées de magnifiques baobabs, mais qui ne se revêtent que pendant l’été de leur splendide parure. Voir Fleuriot De Langle. Croisières à la côte d’Afrique.