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obtint la permission de l’accompagner jusqu’à la voiture. Avant de monter dans le courrier, Xavier prit la main de sa cousine :

— Gertrude, dit-il, aussitôt arrivé à Lachalade, je vais me construire un atelier et je travaillerai pour nous deux. Promets-moi d’avoir foi en moi comme j’ai confiance en toi, et d’attendre patiemment le jour où nous pourrons nous marier.

— Je t’aime, lui répondit-elle et je ne pense qu’à toi.

— Bien… maintenant embrassons-nous, Gertrude !

Et après avoir pris sur les beaux yeux verts un pur baiser de fiancé, il s’élança dans le courrier, qui disparut bientôt au milieu d’un nuage de poussière.


Le lendemain au soir, comme Héloïse et Gertrude étaient restées seules à l’atelier pour terminer une commande pressée, la première ouvrière dit d’un ton sec à sa compagne :

— Votre cousin est donc parti ?

Gertrude répondit affirmativement et essaya de détourner la conversation.

— Il est parti… pour longtemps ? reprit obstinément Héloïse.

— Il ne compte plus revenir ; son travail ici