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Son départ avait été trop significatif pour que, cette fois, Xavier ne s’aperçût de rien. Il reçut comme un choc en pleine poitrine, et, sans écouter les récriminations d’Héloïse, il courut à la recherche de Gertrude. Il la découvrit bientôt sous la tonnelle, où il entra si précipitamment que la jeune fille n’eut pas le temps d’essuyer ses yeux.

D’un bond il fut près d’elle.

— Tu pleures, Gertrude ; qu’as-tu ?…

— Rien ! dit celle-ci en renforçant ses larmes. Mais sa douleur, plus forte que sa volonté, fit de nouveau explosion.

— Gertrude, s’écria Xavier désespéré, parle ! Est-ce moi qui suis cause de ton chagrin ?

Les larmes étouffaient sa voix et elle restait silencieuse… Elle fit un effort, et, passant sa main sur ses yeux :

— Si tu aimes cette fille, murmura-t-elle entre deux sanglots, au moins ne lui fais pas la cour devant moi !

La figure de Xavier, rembrunie par l’angoisse s’éclaira tout à coup.

— Moi ! répliqua-t-il, amoureux de mademoiselle Héloïse, quelle idée !

— N’essaye pas de me tromper, je vois bien qu’elle cherche à te plaire.