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du coin de l’œil ce joli garçon à l’air mélancolique.

Dès qu’on les eut laissés seuls, Xavier dit à Gertrude :

— Je viens demeurer à B… pour trois mois.

— Vrai ! s’écria-t-elle et elle battit des mains, que s’est-il donc passé depuis mon départ ?

— J’ai eu une bonne fortune, et je crois que c’est toi qui m’as porté bonheur… J’avais déposé chez un marchand de Sainte-Menehould quelques-uns de mes bois sculptés ; ils ont plu à un Anglais qui passait et qui les a payés largement, en me faisant une nouvelle commande ; grâce à cette aubaine, j’ai pu venir ici où je compte travailler chez un marbrier-sculpteur, qui me donnera d’utiles conseils…

— Oh ! que je suis contente ! dit Gertrude ravie, ami Xavier, si tu savais comme j’ai pensé à Lachalade, et comme j’admirais chaque jour ton coffret !…

Elle s’arrêta court. Xavier la regardait avec tant de vivacité et tant de bonheur qu’elle se mit à rougir, et ils demeurèrent silencieux.

— Tout le monde va bien là-bas ? reprit enfin Gertrude, puis elle s’informa de l’oncle Renaudin.— Il se portait assez mal et devenait de plus en plus casanier.