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et sa situation n’en est que plus intéressante…

— N’importe, poursuivit obstinément Héloïse on ne m’ôtera pas de l’idée qu’il y a là-dessous quelque chose de louche !…

— Héloïse, s’écria sévèrement mademoiselle Célénie, pas de jugements téméraires, s’il vous plaît !… Cette jeune fille m’est recommandée et je n’entends pas qu’on fasse courir de sottes histoires sur son compte.

— Je crois que la voici, dit mademoiselle Hortense qui venait de jeter un coup d’œil dans la rue.

Au même moment la sonnette du magasin se mit à tinter, et mademoiselle Célénie alla ouvrir. C’était en effet Gertrude. Scholastique se chargea de son mince bagage et la modiste montra à la jeune fille la chambre qu’elle devait occuper au second étage ; puis, après l’avoir mise au courant des habitudes de la maison et l’avoir forcée à boire une tasse de lait chaud, mademoiselle Pêche la cadette, toujours armée de son bâton à auner, introduisit Gertrude dans l’atelier. A son entrée, les ouvrières, dont le babil à mi-voix produisait un bourdonnement pareil à celui d’un essaim de mouches, se turent subitement et se mirent à considérer la nouvelle