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— Vous savez bien que M. Renaudin ne veut recevoir personne, répondit froidement celle-ci.

— C’est que je pars ce soir… pour longtemps, et j’aurais désiré lui dire adieu.

La servante, tenant toujours la porte à demi fermée, considérait la jeune fille d’un air soupçonneux.

— Allons, Fanchette, dit une voix d’homme, laisse donc entrer mademoiselle dans la cour…. J’irai voir si elle peut monter là-haut.

En même temps le vieux garde Pitois ouvrit la porte toute grande et fit passer Gertrude, malgré les protestations de Fanchette. Les deux domestiques s’acheminèrent vers la porte du vestibule, en discutant aigrement. Gertrude les suivait toute décontenancée et regardait machinalement la cour solitaire avec sa ceinture de hauts bâtiments aux volets clos, son puits à la margelle usée et sa pelouse ovale bordée de buis, où un grand houx dressait son feuillage sombre et piquant, emblème de la maussaderie des hôtes du logis….

— Je vous dis que M. Renaudin ne la recevra pas ! marmonnait Fanchette.

— Encore faut-il s’en assurer, grommelait Pitois.