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— Et pourquoi ? s’exclama-t-il.

— N’insistez pas ! répondit-elle en se reculant vivement.

Dans le mouvement qu’elle fit, la lettre de Gérard, mal assujettie entre les plis de son corsage, tomba à terre. Quand la jeune femme s’en aperçut, le verrier avait déjà mis le pied sur le billet, et se baissant pour le ramasser : — Qu’est-ce que ce papier ? murmura-t-il avec une intonation méchante.— Il déplia la lettre sans façon et ses yeux tombèrent sur la signature.— Gérard La Faucherie ! reprit-il en ricanant, ha ! ha ! je m’en doutais… Voilà le pourquoi, et je n’étais qu’un sot !… Vous avez donné votre cœur à ce marjolet que j’ai vu ici… Un galant aux mains blanches et aux roucoulements de pigeon ramier !

— Monsieur ! protesta Véronique indignée.

— Oh ! vous avez beau vous en défendre, je sais tout… Vous aimez ce La Faucherie.

— Eh bien, oui, je l’aime ! répliqua-t-elle fièrement…. Il le sait et il sait aussi que je ne lui appartiendrai jamais.

— J’entends bien, interrompit Bernard avec amertume, vous êtes trop orgueilleuse pour devenir sa maîtresse, et comme je suis un obstacle, vous comptez que je mourrai un jour ou l’autre…