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ses yeux. Son regard triomphant avait l’air de dire à Véronique : — Vous voyez comme vos parents vous traitent, et vous voilà maintenant à ma discrétion.

— Une aimable femme, votre tante ! fit-il avec un rire ironique, elle a une façon tout originale de plaider ma cause… Suivrez-vous ses conseils ?

— Mes intentions n’ont point changé, répondit la jeune femme, je demeurerai ici tant que j’y serai utile.

— Et où iriez-vous, je vous prie, puisque votre oncle vous refuse un asile ?

Elle le regarda en face d’un air qui indiquait la ferme résolution d’en rester là, puis détourna la tête.

Il fronça les sourcils, se mordit les lèvres, puis d’un ton plus acerbe :

— Pardon, dit-il, je suis un sot, j’oublie toujours que vos affaires ne me regardent point.

Il lui tourna le dos et se rejeta dans son fauteuil avec le geste dépité d’un enfant à qui on refuse un joujou.

Pendant toute sa maladie, Bernard du Tremble s’était montré charmant. On eût pu croire que la généreuse démarche de sa femme avait subitement transformé son caractère, et qu’à la suite