Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


VII


Quinze jours après l’arrivée de Véronique, le Four-aux-Moines avait déjà changé d’aspect. La maison fut nettoyée, blanchie et garnie du mobilier indispensable ; la chambre de Bernard eut des rideaux et un bon fauteuil, et, du fond de son lit refait à neuf, le verrier put voir chaque matin une claire flambée luire dans la cuisine, tandis que sa femme, active et silencieuse, vaquait au ménage et préparait le déjeuner. — Véronique avait choisi pour sa chambre une petite cellule située au-dessus de la salle basse. Elle en avait fait son lieu de refuge, et, le soir, dès que le verrier dormait, elle s’y enfermait pour se recueillir et travailler. La fenêtre à treillis de plomb donnait sur les bois. Elle s’y penchait un moment et laissait sa pensée aller à la dérive, tandis que le vent murmurait dans les grandes feuillées. Cette chanson du vent dans