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enfoncée dans le vieux fauteuil du verrier, songeait au réveil de Gérard et aux émotions qui l’attendaient. Elle se peignait son agitation et son désespoir lorsqu’il découvrirait la vérité. Puis son corps cédant à la fatigue, elle s’assoupit et se mit à rêver.— Elle se vit transportée sur le seuil de la maison Obligitte ; près des tilleuls de la place Verte piaffaient deux chevaux harnachés pour un long voyage, et Gérard les tenait par la bride. Il lui tendait la main, et sans parler, tous deux montaient en selle… Les chevaux caracolaient, puis tout à coup celui de Véronique l’emportait au galop dans la campagne, et elle apercevait, bien loin sur une hauteur, Gérard qui lui faisait des signes désespérés…

A travers son sommeil, elle distingua un bruit de pas et rouvrit les yeux à demi.

— C’est le médecin, dit une voix rude.— Et elle s’éveilla tout à fait.