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saisi cette trace d’émotion ; il dévora du regard cette larme furtive, et avec une emphase exaltée, il reprit : — Oui, je suis descendu bien bas, et pourtant je pourrais encore remonter bien haut, si vous vouliez m’y aider ;… mais vous ne le voudrez pas, vous me laisserez avec ma honte, mon mal et ma ruine… Vous aurez raison, je ne vaux plus la peine qu’on s’intéresse à moi !

Elle releva fièrement la tête, et le regardant en face, elle dit d’une voix ferme : — Je resterai ici.

— Vous, vous ?…— Les yeux du verrier s’allumèrent. Sa voix âpre s’adoucit et prit des tons de câlinerie et d’humilité : — Ce serait trop ! continua-t-il, ce serait plus de bonheur que je n’en mérite !… Non, non, vous ne savez pas à quoi vous vous engagez ; il faut plus que de la patience et de la pitié, il faut du dévouement pour partager cette misère.

— J’en aurai, dit-elle énergiquement.

Il ferma les yeux, étendit sa tête sur le traversin, et un sourire sceptique courut sur ses lèvres.— Vous me dites toutes ces choses pour me calmer, reprit-il ; mais après quelques jours, vous serez à bout de forces, et vous me laisserez.

— Je resterai, répéta-t-elle.