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ne voulez-vous pas de mon amour ? osa enfin murmurer Gérard.

Véronique tressaillit, et toute frissonnante, recula jusqu’auprès de la fenêtre ; mais déjà Gérard l’y avait suivie…

— Ah ! dit-elle éperdue, partez, je le veux !

— Véronique, s’écria-t-il en lui ressaisissant les mains, vous m’aimez !

Elle essaya de protester et de dégager ses doigts prisonniers.

— Ne niez pas, poursuivit-il, vos mains, vos regards me l’ont dit… Vous m’aimez ?

— Eh bien, oui, répondit-elle d’une voix entrecoupée, mais il eût mieux valu vous le laisser ignorer, car je ne puis vous appartenir… Adieu !

— Adieu ? reprit-il transporté, non, je ne veux plus vous quitter… Je ne le dois pas. C’est à moi de vous défendre contre ce verrier qui a sur vous je ne sais quels projets sinistres. Je ne partirai d’ici qu’avec vous… Nous nous en irons bien loin, à l’étranger, vivre libres et oubliés.

— Et votre mère ?

— Ma mère nous aimera et nous pardonnera… Si vous le voulez, nous pouvons dès demain être loin d’ici tous deux… Dites oui, ou je meurs à vos pieds.