Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/300

Cette page n’a pas encore été corrigée

je me sens impropre à remplir cette mission.

La figure du verrier prit une expression mauvaise, de dépit et de méfiance. Son regard, fixé sur le visage empourpré de Gérard, parut y lire clairement le vrai motif du refus de son hôte.

— C’est différent, monsieur, dit-il d’une voix âpre… Vous avez des scrupules ? N’en parlons plus… Je chargerai l’un de mes amis de cette corvée… Oh ! remettez-vous, poursuivit-il d’un air ironique, il n’y a pas là de quoi rougir !

Il y eut entre eux un moment de silence embarrassant, puis Gérard, allant vers la fenêtre et voyant le ciel étoilé, dit au verrier qui le poursuivait de son regard soupçonneux : — L’orage est passé, je puis maintenant reprendre ma route ; il ne me reste plus, monsieur, qu’à vous remercier de votre hospitalité.

— Piètre hospitalité ! répondit le verrier en ricanant, ma maison est peu confortable et vous y seriez mal à l’aise… Aussi, je n’essayerai pas de vous retenir… Au revoir, monsieur !

— Adieu, monsieur, dit le jeune homme, et ils se séparèrent brusquement.

Quand Gérard fut dehors, il regarda le ciel scintillant et respira avec avidité l’air frais de la nuit. Au sortir des surprises et des émotions