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fauteuil. Puis, se tournant vers le charbonnier : — Un de ces jours, Joël, nous reparlerons de la chose à loisir. Vous comprenez que je ne puis pas ennuyer monsieur avec les détails de notre métier.

— Bien, Bernard, répliqua le charbonnier, n’ai-je pas votre parole ?… Cela me suffit… D’ailleurs, les mulets sont de retour, et, avant de regagner le Grand-Etang, il faut toujours que je passe à La Chalade ; ma fille aînée, Brunille, y est allée ce soir, et elle est d’âge à ne pas courir les bois toute seule…

Au nom de Brunille, les joues pâles du verrier rougirent légèrement ; il se hâta d’ouvrir la porte et reconduisit ses compagnons jusque dans la cour ; par la porte entr’ouverte, Gérard entendit les lambeaux de la discussion qui avait recommencé au dehors.— Vous nous promettez, disait le charbonnier, que dès demain vous vous remettrez à souffler la bouteille ? Vous savez, Bernard, l’argent est dur à gagner et j’ai trois enfants…— Soyez sans crainte, répondait le verrier, nous allons souffler ferme, et dans un mois je lance ma grande découverte…

Bientôt après, M. du Tremble rentra avec deux bouteilles poudreuses, qu’il déposa avec précaution sur la table ; puis il alla chercher