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Elle s’arrêta. Véronique pressentit quelque douloureuse explication, et son cœur se mit à battre violemment ; mais elle appela toute son énergie à son aide.

— Madame, répondit-elle d’une voix ferme, je suis prête à vous entendre.

— Il s’agit de mon fils, reprit madame La Faucherie, après un moment de silence… Vous n’ignorez pas qu’il est question d’un mariage entre lui et mademoiselle Adeline ?

Véronique fit un signe affirmatif.— Depuis quelques jours, continua la mère de Gérard, mon fils est triste et préoccupé, il refuse de retourner chez madame Obligitte et il déclare qu’il n’a jamais songé à se marier avec Adeline.— Elle regarda très fixement Véronique : — Ne connaîtriez-vous pas la cause de cette tristesse et de ce brusque changement ?…

— Pardon, madame, permettez-moi à mon tour une question, dit Véronique ; M. Gérard était-il instruit de ce projet de mariage lorsqu’il a été introduit chez ma tante ?

— Non, j’avais préféré que l’idée lui en vînt naturellement.

— Peut-être avez-vous eu tort, reprit Véronique avec une certaine amertume, et s’il est