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dans leur excursion, et la jeune femme était seule au logis. Madame La Faucherie se fit conduire à la chambre de Véronique.— C’était une petite pièce, située au premier étage, dont la fenêtre à meneaux de pierre s’ouvrait sur le vaste horizon des bois. Les murs en étaient simplement blanchis à la chaux ; dans un angle, une étagère, chargée de livres, faisait face à un pastel encore souriant dans son cadre terni ; au fond, se dressait le lit voilé de rideaux blancs ; puis venaient une massive armoire de chêne, quelques vieux fauteuils et, non loin de la croisée, un petit guéridon supportant un vase plein de fleurs sauvages.— C’était tout. Véronique, vêtue de noir, lisait près de la croisée entr’ouverte ; un ruban pensée nouait ses cheveux bruns, et quelques violettes achevaient de se faner à son corsage. En voyant entrer madame La Faucherie, elle se leva silencieusement.— D’un coup d’œil la mère de Gérard saisit les moindres détails de cet intérieur simple et harmonieux, et elle se sentit presque rassurée.

— Je viens, dit-elle en s’asseyant, faire près de vous, Madame, une démarche qui vous paraîtra peut-être étrange, mais elle m’est imposée par une nécessité pénible, et vous me la pardonnerez plus tard…