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elle est veuve, et si la folie de Gérard nous poussait à bout, nous aurions au moins la ressource de les marier…

Madame la Faucherie pensa qu’avant toutes choses il importait d’éloigner son fils. Elle ne voulait pas blesser l’amour-propre des Obligitte en rompant brusquement avec eux. Déjà madame Obligitte avait insinué qu’il était temps de se prononcer catégoriquement ; elle trouvait, selon les habitudes françaises, que les deux jeunes gens s’étaient vus suffisamment. Afin de ne pas compromettre sa fille par des assiduités prolongées, elle avait fait savoir qu’elle partait avec Adeline pour un voyage de quelques semaines. Madame La Faucherie insista pour que Gérard s’absentât lui-même momentanément. Elle avait, du côté des Islettes, sur la lisière de la forêt, une ferme dont les bâtiments exigeaient des réparations urgentes. Elle décida, sans trop de peine, son fils à s’occuper personnellement de cette affaire, et un matin il partit, impatient de changer d’air et de secouer par de longues marches l’abattement qui avait suivi la fièvre des premiers jours.

Aussitôt après son départ, madame La Faucherie se rendit au logis de la place Verte. M. Obligitte avait accompagné sa femme et sa fille