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de ses combinaisons savantes s’écroulait, et toute cette ruine était l’œuvre de cette petite femme, pâle et silencieuse, qu’elle avait à peine entrevue !

Malgré sa douceur habituelle, madame La Faucherie ne put se défendre d’un mouvement de colère contre Véronique.— D’où venait-elle, et quels charmes avait-elle mis en œuvre pour ensorceler Gérard ? — C’est sans doute une coquette qui se plaît à le tourmenter ! s’écria-t-elle en songeant à la tristesse de son fils… Puis son bon naturel l’emportant sur son dépit : — Qui sait ? pensa-t-elle, c’est peut-être une honnête femme qui ne veut pas encourager une folie ? Si j’allais la trouver.— Peu à peu l’idée de voir Véronique germa et grandit dans son esprit. Avant de prendre un parti, n’était-il pas nécessaire de connaître celle qui avait causé tout le mal ? Si réellement Véronique avait une âme loyale, peut-être, à elles deux, découvriraient-elles un moyen de tout sauver ? Mais était-il encore temps ? Madame La Faucherie secoua tristement la tête. Elle connaissait la nature à la fois timide et exaltée de Gérard, et elle n’avait qu’une confiance médiocre dans le succès des remèdes vulgaires.— Enfin, reprenait-elle au milieu de ses amères réflexions,