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Il rougit et répondit : — Ma mère n’est-elle pas l’amie de madame Obligitte ?

— Et, poursuivit Véronique d’un air incrédule, vous ne vous êtes jamais demandé comment cette maison, fermée à tous, s’était subitement ouverte pour vous seul ?… Jamais vous n’avez songé qu’on vous y accueillait comme le futur mari d’Adeline ?

La figure de Gérard exprima un naïf et sincère étonnement.— Sa mère ne lui avait jamais dit un mot de ce projet de mariage, et jamais son esprit ne s’était arrêté sur une semblable supposition.

— Ainsi, dit Véronique, vous n’avez pas l’intention d’épouser Adeline ? — Gérard protesta énergiquement.— Eh bien ! reprit-elle, vous êtes trop honnête pour continuer à tromper une famille qui se repose sur votre honneur… Disons-nous adieu ici et ne revenez plus !

Il la regarda d’un air exalté.— Je vous aime ! s’écria-t-il.

Ce cri plein de passion vraie remua profondément Véronique ; mais elle se roidit contre sa propre émotion, et d’une voix plus sévère : — Pas un mot de plus ! reprit-elle, j’ignore quelle opinion vous avez pu prendre de moi, mais vous devez me rendre cette justice