Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/250

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans les bois et à la solitude des forêts endormies… Tout à coup elle entendit un bruit de pas au seuil du salon, et, se retournant, elle aperçut madame La Faucherie et Gérard.

Elle tressaillit, un peu surprise ; tandis que Gérard la saluait, elle demanda la permission de prévenir sa tante et disparut.— Bientôt tous les Obligitte firent leur entrée. Puis on entendit le son d’une canne dans le corridor, et le vieil ami des deux familles, M. de Vendières, avec sa houppelande grise et sa lanterne sourde, vint compléter la réunion, qui garda ainsi un caractère tout intime.— On avait organisé une table de boston ; après les compliments d’usage, M. de Vendières, M. Obligitte et les deux dames s’y assirent. Les trois jeunes gens restèrent seuls devant la cheminée. Véronique à demi plongée dans l’ombre projetée par le piano, Adeline en pleine lumière, et Gérard entre elles deux.

Gérard n’avait pu se défendre d’un mouvement d’admiration pour la jolie figure de mademoiselle Obligitte, mais ce ne fut qu’une impression légère ; ses yeux glissèrent vite sur cette beauté trop voyante et trop évaporée, pour aller chercher Véronique dans l’angle où elle se tenait à l’écart, presque confondue avec