Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/240

Cette page n’a pas encore été corrigée

contenter. Personne ne savait rien de précis sur son compte, et la famille Obligitte gardait sur ce point la plus absolue réserve. Les curieux en avaient été pour leurs frais. Tout ce qu’on avait pu apprendre se réduisait à ceci : Véronique était la propre nièce de M. Obligitte ; elle avait habité l’Alsace, s’y était mariée assez mal et était devenue veuve au bout d’un an. Du reste, depuis son arrivée à Saint-Gengoult, son attitude fière et réservée, ses goûts sérieux et sa charité pour les pauvres, qu’elle allait visiter et soigner, avaient arrêté les commentaires et imposé silence aux questionneurs indiscrets.— Après tout, pensait madame La Faucherie, je n’ai pas à m’occuper de la nièce ; l’important est que la jeune fille aime Gérard et lui convienne.— Quand elle sortit de sa méditation, elle n’hésitait plus ; le mariage de Gérard avec Adeline lui apparaissait comme le plus réel bonheur qu’une mère pût souhaiter à son fils, et elle était décidée à faire de sérieux efforts pour arriver à une heureuse conclusion.

Les femmes sont merveilleusement organisées pour cette diplomatie matrimoniale. En huit jours, madame La Faucherie, par l’entremise de M. de Vendières, fit sonder les intentions des