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Deux années s’étaient ainsi écoulées, et les inquiétudes de madame La Faucherie s’étaient accrues à mesure que redoublait la fièvre de jeunesse dont son fils était tourmenté.— Il faut le marier, se disait-elle, — et elle avait déjà confié ses préoccupations à un vieux voisin de campagne, M. de Vendières. Le vieillard avait souri, puis ils avaient ensemble passé en revue les beaux partis des environs. Au milieu de trois ou quatre demoiselles à marier, M. de Vendières nomma la fille d’un riche marchand de bois, de Saint-Gengoult, Adeline Obligitte.— C’est une jolie personne, ajouta-t-il, seize ans, élevée au Sacré-Cœur, une fortune solide… Nous sommes un peu parents et je pourrais vous servir… Songez-y.— Madame La Faucherie avait promis d’y songer, et ses préoccupations avaient recommencé, compliquées d’hésitations et d’enquêtes matrimoniales, car elle était difficile et aurait voulu trouver une merveille pour son fils…

Les choses en étaient là, quand, le soir où commence ce récit, Gérard, qui était resté longtemps silencieux, après souper, dit tout à coup à sa mère : — Connaissez-vous la famille Obligitte, à Saint-Gengoult ?…— A cette question, madame La Faucherie releva la tête, et sa figure