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— Mon frère ne m’a pas nommée ! s’écria madame de Mauprié avec amertume… Il n’avait pas le respect de la famille… Cela se voit, du reste, à la façon dont il s’est conduit avec ses bâtards…

— A quoi bon tant de paroles ? reprit Gaspard en ricanant, il nous a déshérités, voilà tout… Allons, ma mère, nous n’avons plus rien à faire céans… Prenez mon bras, et partons ! Ici, Phanor !

— Attendez un instant, ma tante ! dit Gertrude à madame de Mauprié…

Puis se tournant vers le notaire et lui montrant le testament :

— Dites-moi, Me Péchenart, quels droits aurait eus l’orphelin qui m’est confié, dans le cas où ce testament n’aurait pas existé ?

— Aucun, répondit le notaire, car sa mère n’avait pas été reconnue… Si M. Renaudin fût mort intestat, sa fortune aurait été partagée par moitié entre vous et madame votre tante.

— Mais aujourd’hui ce testament équivaut à une reconnaissance ?…

— C’est douteux, Mademoiselle… Du reste, même si Rose Finoël eût été reconnue, son fils n’aurait droit qu’à la moitié de l’héritage. Le reste reviendrait aux héritiers légitimes.