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Elle écoutait avec bonheur les dernières paroles du vieillard, et tout bas elle bénissait la mémoire de M. Renaudin. Une seule fois elle releva la tête et ses yeux contemplèrent rapidement Xavier.— Debout et très pâle, le jeune homme serrait le dossier du fauteuil de sa sœur dans ses mains crispées ; il se mordait les lèvres comme pour empêcher un sanglot d’éclater, et de grosses larmes roulaient sur ses joues amaigries. Gertrude ne l’avait jamais vu pleurer. Cette muette et matérielle manifestation de la douleur dans une nature aussi concentrée, aussi peu expansive que celle de Xavier, remua violemment les fibres les plus aimantes du cœur de Gertrude, et fit tomber sa colère. Elle sentit les blessures de son orgueil se cicatriser comme par miracle, et elle oublia sa rancune pour ne plus se souvenir que de l’ancien et persistant amour.

Cependant Me Péchenart continuait sa lecture. Après avoir expliqué que l’enfant de Rose Finoël avait été confié aux soins de la jeune fille et mis en nourrice, le testament se terminait ainsi :


« J’ai la plus grande confiance dans ma nièce Gertrude, et j’ai eu la preuve de son affection