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vieillesse. Pendant que j’étais à B…, j’ai eu une liaison avec une ouvrière qui se nommait Rose et que j’ai abandonnée après l’avoir rendue mère… »

En cet endroit madame de Mauprié joignit les mains et poussa un profond soupir, tandis que Gaspard se récriait.

— Silence, fit le notaire et il reprit :

« L’enfant de Rose était une fille. Elle a grandi à son tour et je ne l’ai pas connue ; j’avais quitté le pays ; plus tard j’ai su qu’elle était mariée à B… et qu’elle n’était pas heureuse ; c’est pourquoi j’ai chargé ma nièce Gertrude de s’enquérir de toutes choses et de venir au secours de cette femme… »

Le testateur entrait ensuite dans les détails de la mission confiée à sa nièce, il racontait la naissance de l’enfant de Rose Finoël, la mort de la mère et le dévouement de Gertrude. La plus vive émotion était peinte sur tous les visages. Madame de Mauprié semblait atterrée, Gaspard tordait sa moustache avec furie ; Reine et Honorine, ouvrant de grands yeux, chuchotaient en dévisageant Gertrude assise près du notaire. Celle-ci, pâle et toute palpitante, était restée immobile, les yeux baissés, pendant que Me Péchenart proclamait à haute voix sa justification.