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Reine et Honorine avaient fait une révérence et s’étaient assises près de leur frère aîné ; Xavier, pâle et embarrassé, se tint debout, à demi-masqué par le grand fauteuil où s’était installée sa sœur cadette.

— Maintenant que tous les ayants droit sont réunis, dit le notaire, je crois que nous pouvons commencer.

Il prit délicatement l’enveloppe cachetée, montra le cachet intact et le brisa. Un silence solennel régnait dans le salon où Pitois s’était glissé. Tous les yeux étaient fixés sur le notaire, et pour la première fois depuis de longues années madame de Mauprié sentit battre son cœur desséché et refroidi.

— Hum ! murmura le notaire, le testament est long.

L’attention redoubla et Me Péchenart commença de sa voix la plus claire :

« Je soussigné Jean-Eustache Renaudin, malade de corps et sain d’esprit, ayant l’intention de consigner au présent acte mes dernières volontés, crois devoir préalablement donner quelques explications au sujet de ma vie passée.

« Ma jeunesse n’a pas été exempte de fautes… J’en ai commis une surtout dont je suis cruellement puni par les remords qui tourmentent ma