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essayait de balbutier des excuses, lorsqu’il fut brusquement interrompu par l’arrivée de madame de Mauprié.

A la vue de son fils aîné en tête-à-tête avec sa nièce, la veuve poussa une exclamation, et un sourire ironique passa sur ses lèvres minces :

— Je te croyais au bois ! dit-elle d’un ton sarcastique.

— J’ai changé d’avis, grommela Gaspard en reprenant sa place près de la cheminée.

— Ma nièce, commença madame de Mauprié en s’approchant doucement de Gertrude, au moment où des circonstances douloureuses et solennelles réunissent la famille, je ne veux pas laisser place dans mon cœur à un sentiment de rancune, et je viens vous prier de faire la paix… Je n’ai jamais voulu prêter l’oreille aux mauvais propos, je tiens à vous l’affirmer. Quelles que soient les dispositions du testament qu’on va nous lire, croyez, Gertrude, que vous trouverez toujours en moi la même affection, et que ma maison vous sera toujours ouverte.

— Merci, ma tante, répondit Gertrude. Je ne compte pas rester à Lachalade. Dès que ma tâche ici sera remplie, je quitterai le pays… Mais en quelque lieu que j’aille, je me souviendrai de vos bons offices et de vos bonnes intentions.