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crochet, et, tournant le dos au bois, il prit doucement le chemin de l’Abbatiale.

— Il va être onze heures, murmura-t-il en regardant sa montre, elle doit avoir déjeuné, et nous aurons une heure pour causer tranquillement.

Cinq minutes après, il sonnait à la porte de Gertrude et priait Pitois de l’introduire. La jeune fille achevait de disposer le salon où devait se faire la lecture du testament, et comme les grandes pièces de l’Abbatiale étaient humides, elle venait d’allumer du feu, quand Pitois annonça Gaspard. Elle tressaillit, rougit, et salua froidement.

— Cousine, dit celui-ci après avoir posé son feutre sur la cheminée et fait signe à Phanor de se coucher à ses pieds, vous allez sans doute trouver ma visite un peu matinale ; mais je désirais arriver avant les autres, afin de causer un moment à cœur ouvert.

— Je vous écoute, répondit Gertrude en lui montrant un fauteuil.

Gaspard s’assit, toussa, se tira la barbe, puis reprit d’un air embarrassé :

— Cousine, j’ai d’abord à vous faire des excuses au sujet de certaines paroles un peu vives qui ont pu m’échapper… Je suis parfois un peu…